Savoir faire

 

Savoir

Je sais à peine l’étendue de ce qu’il me reste encore à apprendre. Dans mon travail, j’ai néanmoins acquis quelques savoirs bien utiles. Cadreur, je pense toujours à ce mot de Depardon « comme un boxeur, il faut tourner et à un moment s’arrêter dans le bon axe ». Mon regard d’amateur de photo guide mon cadre, l’œil sur le bord, mais ce sont bien mes jambes et mes mains qui travaillent consciencieusement, tandis que je jette toute ma concentration dans l’action qui se déroule. J’aime enfermer l’action dans un plan séquence, mais je m’adapte bien entendu aux styles des réal’ avec qui j’ai la chance de travailler. J’ai désormais l’expérience de nombreux tournages, de la côte finistérienne aux plateaux éthiopiens, en passant par le Burkina, toujours. Un peu geek, j’aime maîtriser ma caméra jusque dans ses menus les plus inutiles. Réalisateur, c’est le fan de cinoche qui fantasme ses plans, sa mise en scène, tandis qu’un goût affirmé pour l’écriture me permet d’exister en tant qu’auteur. Je préfère l’exigence à la polyvalence, mais il peut m’arriver néanmoins de pratiquer le montage, sur des sujets de formats courts.

Faire

Dès le plus jeune âge, j’ai eu l’envie et l’ambition de faire des films, mais il m’a fallu une bonne dose de courage pour me frotter à la réalité. De Rennes à Ouaga, j’ai compris ce qui m’intéressait tant dans le documentaire : tout simplement l’altérité. Cette curiosité de l’autre allait devenir un long apprentissage, en même temps qu’une puissante addiction. Je veux filmer les jeunes révolutionnaires de la cité Kossodo à Ouaga ? Il me faudra y passer des mois, me faire accepter, obtenir leur confiance. Je veux filmer de face et en gros plan un professeur d’université en son amphithéâtre ? Pour un plan de 5 secondes dans mon film, j’irai le voir 3 fois en différents endroits de Ouaga pour le convaincre, puis je répondrai à dix questions face aux étudiants méfiants devant ce blanc avec sa caméra. Il est aisé de le penser, il est si difficile de le faire. Lorsqu’un projet me tient à cœur, j’oublie mes craintes et me jette à corps perdu pour réaliser pleinement mon désir de film. Je ne sais plus qui a dit « tout s’oppose à ce qu’on fasse un film », je crois que sans ces défis permanents, j’aurais changé de métier depuis longtemps.

 

Ici mon CV à télécharger